samedi 30 juillet 2016

Olivier Bourdeaut : "En attendant Bojangles"

***** 2015 (Ed. Finitude, 160 p.) 💗💙💚💛💜

Incipit : "Mon pÚre m'avait dit qu'avant ma naissance, son métier c'était de chasser les mouches avec un harpon."

Une famille extravagante et surannĂ©e : le pĂšre, qui a amassĂ© suffisamment d'agent avec des garages, est Ă  prĂ©sent dilettante, la mĂšre, gracieuse, Ă©tonnante, dĂ©licatement snobissime, et fantasque, n'apprĂ©hende pas le quotidien de la vraie vie, champagne ou cocktails dĂšs le matin, caviar, dĂźners, jolies toilettes... vacances sur la cĂŽte ou dans le chĂąteau en Espagne sur un coup de tĂȘte... 
Le fils, un gamin, doucement balancĂ© dans cette vie irrĂ©elle et faite de rĂȘves, ne va plus Ă  l'Ă©cole, trop dĂ©connectĂ© de ce monde concret et fait de rĂšgles. 
Le quatriÚme membre de la famille, c'est une grue de Numidie, dénommée Mademoiselle Superfétatoire. Elégante, port de reine, elle déambule dans l'appartement parisien à sa guise.

Et tout le monde danse sur "Mr Bojangles" de Nina Simone, que j'ai rĂ©Ă©coutĂ© grĂące Ă  Olivier Bourdeaut : encore un moment de grĂące que l'auteur offre Ă  ses lecteurs.

On s'attache à chaque personnage dans ce beau roman. L'histoire est inédite et nous embarque dans sa folie douce. Des montagnes de courrier que personne n'ouvre jamais au vieil arbre qui finit par faire trop d'ombre...
"Je vous prie de bien vouloir ne pas m’excuser, j’en avais terriblement envie ! Cet homme est mon grand-pĂšre, l’amant de JosĂ©phine Baker, un cavalier prussien et mon futur mari, il est tout ça Ă  la fois, et moi je le crois !Le temps d’un cocktail, d’une danse, une femme folle et chapeautĂ©e d’ailes, m’avait rendu fou d’elle en m’invitant Ă  partager sa dĂ©mence."
Dans "Le magazine littĂ©raire", Olivier Bourdeaut explique que contrairement Ă  son premier opus, il a Ă©crit ce roman sous le soleil, ce qui en a fait un livre lumineux et joyeux "comme si le climat avait influĂ© sur mon Ă©criture. A deux heures d'avion de lĂ , j'ai eu un choc : il faisait beau, la nature Ă©tait Ă©tait autour de moi. Je riais souvent tout seul, je sifflotais sous la douche."

En premiĂšre page, une citation de Charles Bukowski : "Certains ne deviennent jamais fous... Leur vie doit ĂȘtre bien ennuyeuse."

"Mr. Bojangles, Mr. Bojangles
Mr. Bojangles, dance!
He danced for those
At minstrel shows and county fairs
Throughout the south
He spoke with tears of 15 years
How his dog and him traveled about
His dog up and died, he up and died
After 20 years he still grieves"

--> mes autres lectures "coups de coeur"...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...