dimanche 21 juin 2015

Douglas Kennedy : "Mirage"

***** "The Heat of Betrayal", 2015 (Ed. Belfond, Trad. B. Cohen, 426 p.)
Réf. géogr : Etats-Unis / Maroc

Bien aimé ce roman qui a surtout l'immense mérite de se dérouler en partie dans le désert saharien !
En effet, si l'intrigue entre Robyn (la comptable quadra rattrapée par l'horloge biologique) et son nouveau mari (peintre plus âgé, allure ET esprit bohème, jeans et queue de cheval grisonnante), s'en était tenue à la ville de Buffalo aux States, je crois que je me serais passablement ennuyée... 
Rien contre Buffalo (ville de l'Etat de NY située non loin des chutes du Niagara : pour preuve, j'ai adoré le roman "Les chutes" de Joyce Carol Oats, qui se situe dans cette région). 
Mais bon, je reconnais que le livre ne m'a pas emballée pour ses deux personnages principaux, mais pour le reste : soit la partie au Maroc, depuis Tanger à Essaouira, puis Ouarzazate, puis TaTa en plein désert, où Robyn est secourue par une famille berbère vivant dans une petite oasis. Bien sûr, on pense à Paul Bowles, autre écrivain américain transplanté au Maroc (Tanger : "Leurs mains sont bleues", "Un thé au Sahara" : un de mes films cultes...).
Mais Douglas Kennedy a eu le mérite de s'attarder sur la vie dans ce petit campement au fin fond du désert, pas de construction en dur, des tentes, les femmes qui brodent sur le métier à tisser des tissus qui seront ramassés par un intermédiaire local pour être vendus à Marrakech. Les hommes s'occupent des chèvres, de l'intendance. Blessée et mutilée, Robyn sera soignée par la grand-mère, la mère et la fillette qui aucune ne parle français (encore moins anglais). Elle pourra échanger quelques mots avec le père, mais les moments communs avec les hommes sont rares. 

"J'ai levé les yeux vers le ciel au-dessus de nous. Sidérant. J'avais pour moi l'immense voûte céleste de la nuit saharienne, cette clarté, cette densité d'étoiles qui donnaient l'impression de se trouver sur une autre planète..." (p.342)

Hormis ces belles pages sur le désert, l'histoire ne m'a pas vraiment accrochée, souvent tirée par les cheveux (les situations avec l'ex-meilleur ami marocain de Paul étaient parfois ubuesques), et l'effet "mirage" où Robyn ne cesse d'apercevoir son mari à travers tout le Maroc a fini par m'ennuyer : je déteste les effets paranormaux, raison pour laquelle j'ai détesté "la femme du Ve" !

Faisons le compte, ceci est le 10ème livre que je lis de Douglas Kennedy. Mes préférés restent "Quitter le monde..."(Leaving the World /2009), "Les charmes discrets de la vie conjugale" (State of the Union /2005), "Une relation dangereuse" (A Special Relationship /2003) et "Cul de sac/Piège nuptial" (The Dead Heart /1994). Tandis que plusieurs de ses autres romans m'ont laissée de marbre.

--> voir "Lectures d'Afrique"

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