lundi 10 février 2014

V. del Árbol : "La maison des chagrins"

***** "Respirar por la herida" - Espagne -  Genre : polar plus noir que noir
(Ed. "Actes Noirs", Actes sud, trad. C. Bleton, 480 p.)
J’avais adoré le premier roman du catalan Victor del Árbol, "La tristesse du samouraï". Je me suis donc jetée sur son deuxième opus avec frénésie !

Mon enthousiasme s’est un peu échaudé au fur et à mesure que l’intrigue s’épaississait tout comme le nombre de personnages. Tant d’intrigues parallèles, bien que prenantes, m’ont donné le tournis et j’avais du mal à retrouver mes petits d’un chapitre à l’autre.
Puis petit à petit un certain fil conducteur se dessine, on se prend à supposer des rapprochements hasardeux entre les personnages qui a priori n’ont aucun lien entre eux. Ils partagent toutefois des tragédies familiales : mort d’un enfant, d’une épouse, d’un mari, accident, prison, dépression… L’auteur nous trace des pistes et nous lecteur nous fonçons parfois tête baissée… dans le décor.
C’est qu’il est redoutable de machination ce Victor del Árbol : son roman est un puzzle où toutes les pièces s’imbriquent mais de façon si sournoise qu’on en reste pantois.
Un roman noir, plein de sang, d’atrocités : c’est tout juste si tout le monde ne finit pas par mourir !
Une intrigue très complexe mais qui repose parfois sur des coïncidences difficilement crédibles.
Alors si vous êtes prêt à patauger dans les flaques de sang en vous accrochant à une intrigue ô combien touffue, vous passerez un moment haletant en compagnie de "La maison des chagrins". Que vous en-restera-t-il quelques temps plus tard ? Je doute que, hormis l'intrigue générale, vous parveniez à vous soutenir des personnages (de leurs noms pour commencer !) et des multiples rebondissements... Mon conseil si vous ne l’avez pas déjà lu, misez d’abord sur "La tristesse du samouraï" (2011) ou "Toutes les vagues de l'océan" (2014).

Résumé de l’éditeur : "Eduardo tente de survivre dans un appartement sans âme, grâce à l’alcool et aux psychotropes que lui prescrit la psychiatre chargée de sa réinsertion. Il vient de purger une peine de prison pour le meurtre du chauffard qui a tué sa femme et sa fille, voilà quatorze ans. Peintre autrefois coté, il gagne sa vie en exécutant à la chaîne des portraits anonymes que sa galeriste place dans les grandes surfaces. 
Un jour, celle-ci lui transmet une bien étrange commande : une célèbre violoniste lui demande de réaliser le portrait de l’homme qui a tué son fils. Elle veut pouvoir déchiffrer sous les traits de l’homme les caractéristiques de l’assassin. Unis dans la même douleur, la commanditaire et l’artiste ouvrent bientôt la boîte de Pandore, déchaînant tous les démons qui s’y trouvaient enfouis. Le pinceau d’Eduardo met au jour une galerie d’êtres tourmentés, enfermés dans un drame qui a figé leur existence : un jeune Chinois androgyne qui fait commerce de son corps, un fils de combattant de l’OAS enrichi par le gaz et le pétrole d’Alger, un ex-agent de la police politique de Pinochet, un Arménien sans foi ni loi, une jeune fille abusée par l’amant de sa mère, un mercenaire soufi… Autant de personnages qui hantent la maison des chagrins, pris au piège d’une vengeance désespérée et d’un hasard qui n’est que l’autre nom du destin. Assemblant sous les yeux du lecteur les mille et une pièces d’un terrifiant puzzle, Víctor del Árbol signe un roman vertigineux de maîtrise, glaçant de noirceur et désarmant d’humanité."

--> chronique "POLARS"

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